Grève générale en Belgique le 9 novembre, manifestation devant le Parlement britannique le 2 novembre. Les mobilisations nationales, sectorielles, dans les entreprises, ou symboliques, se multiplient à travers l’Europe, de Bratislava à Madrid, de Munich à Sofia, autour du même mot d’ordre : augmentez les salaires, taxez les profits !

Alors que les cloches de l’austérité recommencent à sonner face à la crise, le patronat européen continue d’insinuer, malgré les indications contraires du FMI, que la spirale inflationniste est causée par les salaires. Il demande de nombreuses aides publiques, et il les entend sans conditions en termes d’emploi, de droit du travail ou de contrainte fiscale. Ce qui ne l’empêche pas, simultanément, d’imposer la modération salariale. Or les chiffres, au niveau international, européen ou national, sont, eux, très clairs. Ils montrent que l’investissement privé stagne et ne renoue pas avec son niveau d’avant la crise. Les dividendes et les profits, quant à eux, ont retrouvé leur santé d’antan et croissent, tandis que les salariés d’une large partie des pays européens, comme en France, ont perdu du pouvoir d’achat. Si spirale inflationniste il y a, elle est bien causée par les profits et pas par les salaires !

Face à la menace que représente pour certains la directive de l’UE sur les salaires minima, la contre-offensive commence avec une publication de l’OCDE. Sans considérer le droit pour tous à un salaire décent, celle-ci invoque des effets dommageables, sur l’emploi et la productivité, d’un salaire minimum déjà au niveau du seuil de pauvreté. Le succès de l’introduction du salaire minimum en Allemagne, récemment porté à 12 euros l’heure grâce à la mobilisation du DGB, devrait pourtant avoir tranché le débat.

FO s’est engagée dans la campagne de la CES (Confédération européenne des syndicats), reprise par des fédérations européennes comme IndustriALL Europe, pour des hausses de salaires face à la crise du coût de la vie. Elle a organisé, avec l’appui de son UD du Bas-Rhin, une mobilisation devant le Parlement européen à Strasbourg le 5 octobre. Quelques jours plus tard, FO était aux côtés des syndicats italiens à Rome dans le cadre de leur manifestation nationale pour les salaires.

Il y a quelques jours encore, lors du congrès du syndicat italien UIL, son secrétaire général a rappelé les mots exprimés par FO au sein de la CES, si mobilisation européenne il doit y avoir, elle sera la convergence des luttes syndicales en Europe pour les salaires. Et cela ne devra pas se résumer à une faible mobilisation à Bruxelles, le dimanche pour ne pas trop gêner les institutions. Et de rappeler encore que la voix du mouvement syndical européen doit se faire entendre !

FO participera aux discussions au sein de la CES les 27 et 28 octobre sur la montée en puissance des actions syndicales partout en Europe pour la défense du pouvoir d’achat des travailleurs, des demandeurs d’emploi, des retraités et des jeunes, et pour une plus juste répartition des richesses produites par les travailleurs !

 

BRANISLAV RUGANI Secrétaire confédéral au Secteur International Europe