Démarré le 22 décembre 2023, la négociation interprofessionnelle sur l’emploi des seniors devrait rentrer dans le vif en février. Si l’exécutif met la pression sur l’indemnisation chômage des seniors, FO entend défendre des mesures larges visant leur maintien en emploi, dont un droit à la reconversion.

La négociation interprofessionnelle sur l’emploi des seniors (« Pacte de la vie au travail ») a démarré le 22 décembre, avec un ordre du jour serré pour les organisations syndicales et patronales, qui ont inscrit quatorze réunions jusqu’au 26 mars.

Après une phase de diagnostic, depuis le 16 janvier et jusqu’au 26, les négociations devraient rentrer dans le vif en février et en mars. L’agenda est chargé : compte épargne-temps universel (CETU), emploi, usure professionnelle, reconversions… Le tout dans un cadre très contraint : la négociation ne devra pas avoir d’impact défavorable sur les finances publiques, indique le ministère du Travail dans sa lettre de cadrage.

Communiquant à plaisir sur sa politique « du plein emploi » des seniors, l’exécutif a fixé en outre des objectifs pour le moins ambitieux : les futures mesures devront permettre de doubler le taux d’emploi des 60-64 ans, de 33 % à 65 % d’ici 2030.

L’indemnisation chômage en toile de fond

Cette pression ne doit rien au hasard : le gouvernement, qui a refusé d’agréer la convention de l’Assurance chômage fin novembre (au motif d’absence de dispositions sur les seniors), attend de pied ferme un accord. Les interlocuteurs sociaux se sont certes engagés à traiter de l’indemnisation chômage dans cette négociation, en intégrant la réforme des retraites. Mais pour FO, hors de question d’en faire un enjeu central. Il faut d’abord travailler sur des dispositifs permettant d’améliorer les conditions de travail, la carrière, la reconversion, et ce, bien avant 50 ans. On verra ce que le patronat sera prêt à faire en la matière. Et seulement après, nous verrons ce que nous ferons ou non sur l’Assurance chômage, souligne Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO au secteur de l’emploi et des retraites.

En décembre, des membres du gouvernement faisaient part de leurs souhaits de réduire la durée d’indemnisation pour les demandeurs d’emploi âgés de plus de 55 ans. FO ne participera pas à la diminution des droits des seniors. Et encore moins sans contreparties fermes en matière d’emploi !, prévient Michel Beaugas. Il rappelle en outre que le chômage des seniors est dû aux entreprises qui privilégient les départs des salariés âgés, et à celles qui ne les embauchent pas.

Une des pistes serait de les responsabiliser financièrement les employeurs. FO proposera notamment de sanctionner les licenciements des seniors.

FO : Nous ne voulons pas de contrat au rabaispour les séniors

FO défendra plusieurs dispositifs pour maintenir en emploi les salariés, comme un droit à la reconversion dès 45 ans pour changer de métier, notamment pour ceux ayant occupé un emploi pénible : Si on veut éviter qu’un salarié soit usé ou ne finisse en inaptitude pour raisons de santé, il faut se préoccuper très tôt de ces questions estime Michel Beaugas.

Quant à améliorer l’emploi des salariés entre 60-64 ans, il faudra regarder cette question de façon globale, en matière de conditions de travail et d’aménagement de carrière. Mais pas question de dévaloriser l’expérience des seniors. Nous ne voulons pas de contrat au rabais pour embaucher des salariés à 60 ans avec des exonérations de charges, ni autre temps partiel insiste le négociateur FO.

Un message clair à l’attention du patronat et de l’exécutif, qui avait un temps soufflé l’idée d’un temps partiel à 80 % pour les seniors, rémunéré à 90 % avec maintien total des cotisations retraite.

ARIANE DUPRÉ Journaliste à L’inFO militante

En même temps, à la SG les négociations sur l’emploi se poursuivent.

FO SG n’est pas à la table des négociations mais nous réclamons le renouvellement de l’accord emploi jusqu’en mars 2026 afin de sécuriser les salariés à la veille des prochains plan de réorganisation.

Les négociations séniors interprofessionnelles débutent mal.

Il faut donc repousser un maximum l’échéance de l’accord SG et revaloriser les salariés concernés par les différents dispositifs seniors (MTS, CFC, TA) et dont l’indemnité n’évolue plus malgré une inflation en très forte hausse. Il faut surtout améliorer l’employabilité des seniors et valoriser leur parcours professionnel.

Dès la signature de l’avenant par les organisations syndicales (fin janvier 2024), la nouvelle date d’éligibilité (date de départ à la retraite à taux plein) sera repoussée au 01/01/2029.

En février 2023, les salariés de la Société Générale de plus de 45 ans ont été sollicités pour répondre à une étude inter-entreprises, portant sur la perception et les attentes des collaborateurs lors de leur seconde partie de carrière.

Cette enquête, conduite par le cabinet externe Alternego, a recueilli plus de 10 000 réponses, toutes entreprises et secteurs d’activité confondus.

Retrouvez les résultats de l’étude :

Restitution-Globale-Etude-AlterNego

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