Face aux démissions et aux arrêts maladie en hausse chez LCL, les syndicats, dont FO, ont lancé le 10 mai une procédure de droit d’alerte pour risque grave. Ils dénoncent la dégradation des conditions de travail dans les agences.

Chez LCL, les réorganisations d’agence s’enchaînent. Et les conditions de travail des salariés se dégradent. Démissions, arrêts maladie en cascade : le climat social s’est tellement détérioré que tous les syndicats, dont FO (deuxième chez LCL), ont lancé le 10 mai une alerte pour risque grave concernant la santé des salariés. Pour FO, la situation est inquiétante. Ainsi, en 2022, d’après le bilan social de LCL, le nombre de démissions et d’arrêts maladie a battu des records. Quelque 967 démissions, en hausse de 27 % par rapport à 2021, et quelque 258 534 jours d’arrêts maladie, soit une progression de 17 % par rapport à 2019, avant le Covid. Sur les démissions, la direction nous répond que le secteur bancaire n’attire plus. C’est une stratégie de l’autruche. La réalité, c’est que ce mal-être date. Les salariés sont démoralisés : ils ont vécu trois réorganisations en sept ans. Actuellement, 230 à 280 petites agences vont encore fermer avec des regroupements d’effectifs. L’absentéisme grimpe, créant une surchauffe de travail pour les conseillers, explique Danièle Gourdet, déléguée syndicale nationale FO de LCL. Il y a deux ans, une étude avait déjà pointé une forte charge mentale des salariés. Or, le climat ne s’est pas arrangé depuis…

Immobilisme

En 2022, des initiatives avaient été lancées pour tenter d’endiguer ce malaise. Notamment un comité paritaire interne sur les conditions de travail, associant opérationnels et syndicats. Mais FO l’a quitté en avril dernier. Nous avons joué le jeu pour trouver des solutions d’urgence. Mais nos propositions, notamment instaurer un seuil fixe d’absentéisme faisant basculer les demandes des clients vers la plateforme téléphonique pour éviter de surcharger les conseillers, ont été vidées de leur substance. La direction nous a fait perdre du temps !, déplore Danièle Gourdet. En réponse au droit d’alerte, où les syndicats dénoncent l’immobilisme de LCL, une réunion extraordinaire du CSEC s’est tenue le 25 mai. À l’unanimité, FO et les autres élus ont décidé d’une expertise externe d’évaluation des risques psychosociaux.

ARIANE DUPRÉ Journaliste à L’inFO militante

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