Retraite des travailleurs en situation de handicap, mais aussi inaptitude seront les principaux sujets de la prochaine journée Travail et Handicap organisée le 17 novembre par la confédération FO à Paris.

Très active sur la question de l’emploi des personnes en situation de handicap, FO compte désormais des référents handicap dans soixante-seize UD et seize fédérations et est représentée dans les instances du handicap (CDCA, CDAPH). Actualité oblige, cette année, la journée Travail et Handicap qu’organise FO le 17 novembre au siège de la confédération sera l’occasion de les réunir, de les informer et d’échanger sur trois enjeux majeurs : la retraite des travailleurs en situation de handicap, l’inaptitude, ainsi que l’accompagnement vers l’emploi, alors que le rapprochement entre CAP emploi et Pôle emploi devrait être généralisé d’ici fin 2022. Les débats démarreront avec le sujet brûlant de la réforme des retraites, auquel FO s’oppose :  Reculer l’âge à 64 ou 65 ans serait catastrophique, encore plus pour les travailleurs handicapés ou les salariés souffrant de maladies invalidantes. Beaucoup s’arrêtent de travailler avant l’âge légal de départ, souligne Anne Baltazar, conseillère confédérale FO chargée du handicap et organisatrice de l’événement. Déjà en 2018, la Drees notait que les personnes considérées comme handicapées, déjà pénalisées par la réforme de 2010, liquidaient leur retraite à 62,4 ans en moyenne, soit 0,3 an de plus que celles sans incapacité. D’après cette étude, ces personnes handicapées passaient qui plus est 8,5 ans sans emploi ni retraite après 50 ans, contre 1,8 an pour les salariés « classiques ». Cette journée sera donc l’occasion de rappeler les revendications de FO pour que la situation de ce public fragilisé progresse. Parmi celles-ci, l’amélioration de la retraite anticipée pour handicap, en réintroduisant le critère RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) et en diminuant la durée de cotisation exigée. FO souhaite une majoration des droits à la retraite, sur la base de chaque année travaillée en situation de handicap, ainsi qu’une retraite progressive anticipée dès 55 ans pour cette population. Aujourd’hui, il faut avoir travaillé trente ans avec un handicap reconnu pour pouvoir partir cinq ans plus tôt. Ces critères drastiques sont impossibles à atteindre, s’indigne Anne Baltazar.

L’envol inquiétant de l’inaptitude

La hausse des cas d’inaptitude sera l’autre thème central de cette journée. Des spécialistes, dont un médecin du travail, viendront éclairer ce phénomène aussi opaque que préoccupant : Le nombre de cas de salariés déclarés inaptes explose. On aurait atteint 180 000 cas en 2019 selon certaines sources, s’inquiète Anne Baltazar. FO s’alarme de cette flambée des inaptitudes conduisant trop souvent au licenciement. Nous voulons mieux comprendre concrètement ce phénomène et étudier comment l’éviter. Dans leur évocation des pistes pour améliorer le maintien en emploi ou le reclassement, les intervenants feront notamment le point sur l’application récente des cellules de prévention de la désinsertion professionnelle, prévues par la loi sur la Santé au travail de 2021. Un sujet cher à FO pour accompagner les personnes déclarées inaptes.

 Voir en ligne  : Le site référent sur le handicap au travail