Communiqué de la FEC-FO – Section Banques
Alors que les fermetures d’agences bancaires se multiplient sur l’ensemble du territoire, FO Banques dénonce, depuis de nombreuses années, cette stratégie destructrice de l’emploi et du lien social. Cette transformation du réseau bancaire et son accélération annoncée a des conséquences lourdes sur l’emploi, la cohésion sociale et l’accès aux services bancaires essentiels, en particulier dans les zones rurales, les quartiers populaires et les villes moyennes déjà fragilisées.
Des milliers d’emplois menacés, des mobilités imposées, des parcours brisés
La digitalisation accélérée du secteur bancaire, couplée à l’introduction massive de l’intelligence artificielle, bouleverse profondément les métiers. FO Banques ne conteste pas le progrès technologique, mais refuse qu’il se traduise par des suppressions massives de postes, une mobilité géographique ou fonctionnelle subie et des reclassements fictifs. Les parcours professionnels des salariés sont fragilisés, les conditions de travail se dégradent et les perspectives s’obscurcissent pour des milliers de salariés.
Dans ce contexte, FO Banques réaffirme l’urgence de renforcer la négociation collective, tant au niveau des branches qu’au sein des entreprises, afin d’encadrer ces mutations et de garantir une transition juste, anticipée et accompagnée.
Un impact social et territorial majeur
Derrière chaque fermeture d’agence, ce sont des territoires abandonnés, des clientèles privées d’interlocuteurs et une fracture numérique qui s’aggrave. Les personnes âgées, les ménages modestes, les artisans, commerçants et professions libérales sont en première ligne. FO Banques dénonce une double peine pour ces populations : éloignées géographiquement des services bancaires et exclues des outils numériques par manque d’équipement, de compétences ou de connectivité.
Ces fermetures participent à une déshumanisation de la relation client au mépris de la mission de service que les banques continuent pourtant d’afficher dans leur communication.
Vulnérabilité technologique : un risque systémique ignoré
La récente panne électrique géante en Espagne et au Portugal a pointé une évidence que les banques occultent trop souvent : sans électricité, il n’y a plus d’accès au cash, ni à internet, ni aux services bancaires. En réduisant drastiquement leur présence physique, les établissements prennent le risque d’une paralysie totale du système bancaire en cas de crise. FO Banques alerte sur cette dépendance accrue à des infrastructures numériques et énergétiques dont la fiabilité n’est pas absolue.
Des arguments financiers indécents
Alors que les cinq principaux groupes bancaires français ont engrangé plus de 32 milliards d’euros de bénéfices en 2024, poursuivre les fermetures d’agences relève d’un choix cynique et socialement irresponsable. FO Banques dénonce l’indécence de ces décisions, prises au nom d’une rentabilité toujours plus élevée, au détriment de l’emploi et du service de proximité.
Ces pratiques révèlent un profond décalage entre les résultats financiers affichés et les réalités vécues par les salariés comme par les clients. Elles nourrissent une perte de confiance généralisée, en particulier à l’heure où la proposition de loi portée par le député Monnet vise à encadrer les frais bancaires jugés abusifs. Cette initiative parlementaire traduit un malaise croissant face à un modèle bancaire où les clients paient toujours plus pour des services toujours plus restreints et où la logique financière écrase toute considération sociale.
FO Banques exige un véritable dialogue social et des garanties concrètes
FO Banques appelle à un dialogue social ambitieux, transparent et structurant, avec une consultation obligatoire sur les projets de transformation, incluant :
Une information préalable et complète des représentants du personnel ;
La négociation de plans d’accompagnement à la hauteur des enjeux ;
Le développement de formations qualifiantes et de passerelles métiers réelles ;
La prise en compte de l’impact territorial dans les décisions de fermetures.
Enfin, FO Banques rappelle que les salariés du secteur bancaire ne sont pas des variables d’ajustement. Ils sont les acteurs de la relation de confiance avec la clientèle, les garants de la stabilité du réseau et les témoins de l’utilité sociale des banques. C’est à ce titre qu’ils doivent être respectés, écoutés et protégés.