Quel salarié de la Société Générale ne s’est jamais plaint des lenteurs, des bugs, de la complexité, et des pannes de notre informatique ? C’est pourtant cette dernière qui a été choisie pour accueillir le réseau Crédit du Nord suite à la fusion annoncée. On pourrait y voir une simple blague, mais il convient de creuser un peu le sujet :

Tout d’abord, notre système informatique est largement fondé sur un langage informatique nommé COBOL qui date de 1959 ! C’est le fameux Minitel. Ce langage est robuste, simple mais un peu lent. Puis, les choses évoluant, l’informatique certainement plus vite que le reste ; le langage des machines a évolué aussi. Basic, Virtual Basic ou Java, ne sont que quelques-unes des « langues » parlées par nos ordinateurs. Le problème est que nos systèmes sont codés en ces différents langages et que souvent les rouages de l’engrenage ne s’emboitent pas comme il faut, voire pas du tout. C’est pour cela qu’il ne se passe pas une journée sans que des applicatifs soient HS ou, que dans le réseau, il faille recourir à l’auto-dépannage au moins une fois par jour. Si l’on rajoute que nos serveurs sont sous dimensionnés par rapport à nos besoins on comprend mieux ces ralentissements. D’ailleurs, avez-vous remarqué que pendant l’été, ou la moitié de l’effectif est en congés, il y a moins de pannes et de ralentissements que d’habitude ?

Société Générale a également fait le choix de faire héberger ses données dans le cloud auprès d’hébergeurs comme Amazon ou Orange. Or, le client d’un cloud public n’a pas a priori la maîtrise du niveau de sécurité de ses données. Celui-ci est défini par l’hébergeur, qui stocke dans un même endroit les datas de nombreuses entreprises. D’où des failles possibles, le fait pour un hacker d’accéder aux données d’une entreprise A pouvant permettre de capter celles de B, hébergées au même endroit. Il faut aussi prendre en compte le risque de captation des données de la part des services américains : Amazon, Microsoft et Google trustent le marché du cloud, et la législation américaine permet au gouvernement des Etats-Unis de récupérer les données qu’ils hébergent, en cas d’atteinte à la sûreté nationale.  Les États Unis ne se privant pas de faire jouer cette législation, Société Générale pour en avoir fait les frais devrait pourtant le savoir…. Au-delà, Orange est également un acteur bancaire via sa filiale Orange Bank. Qui a dit qu’il y a un loup dans la bergerie ?

Pour se protéger, Société Générale a mis en place un système de cryptage qui lui est propre. Sûre d’elle-même notre direction ambitionne de passer ainsi 25 % de ses serveurs dans le cloud public d’ici 2025.

La direction avance une économie de 450 millions d’euros grâce a la fusion Société Générale / Crédit du Nord. Pour FO Société Générale il est certain qu’avec cette somme, il y aurait de quoi faire un système informatique digne de ce nom et de conserver nos données pour éviter des failles de sécurité. Le choix fait est tout autre, il vaut mieux continuer à mettre des rustines sur un pneu largement crevé et déjà réchappé ! Il est vrai que cette solution permet de redistribuer plus à l’actionnaire.

Laisser les salariés se débattre avec un système inopérant, dépassé et source d’erreur n’est pas une priorité semble-t-il.

Rester Zen ? Pas sûr !

FO Société Générale : contact@fosg.net